Quand la musique prend le contrôle !

Avez-vous déjà entendu un rythme et sans même que vous puissiez faire quoi que ce soit , votre corps se permet de bouger ? Parfois, vous ne connaissez même pas la chanson, mais votre tête dodeline de gauche à droite, vos doigts tapotent la table et vos pieds prennent des initiatives. C’est cet effet que la musique a sur moi. Je suis incapable de résister, d’ailleurs en écrivant ce billet je bouge mes épaules en écoutant des chansons religieuses nigérianes aux rythmes entrainants, je ne comprends pas un traitre mot des paroles, mais je danse.

La musique et moi une énième histoire d'amour. Photo prise ici
La musique et moi une énième histoire d’amour. Photo prise ici

Mon histoire d’amour avec la musique (oui avec moi il est toujours question d’amour vous le savez à force) je ne sais pas si elle est née pendant que j’étais au chaud dans le ventre de maman ou si c’est mon papa qui m’a bercée en me faisant écouter les classiques (je vous parlerai de cette histoire de classiques). Ce qui est certain, c’est que mes parents m’ont appris à tout apprécier en me faisant écouter différents styles : de James Brown à Fela, en passant par Tina Turner, Eboa Lotin, et bien d’autres, de la variété française, de la pop anglaise, tous les albums de Michael Jackson, du makossa, du gospel. Mon frère a pris le relai, il m’a initiée au hip-hop, m’a expliqué pourquoi Tupac est mort et fait apprendre les paroles de Gangsta Paradise de Coolio par coeur. La première fois que j’écoute Jay-Z que j’appelle affectueusement mon tonton, c’est grâce à lui. Quelques années plus tard, après m’avoir amenée voir 8 Miles, il m’a offert la B.O. Mon premier concert de Kanye West (bien avant qu’il ne devienne Yeezus), dans une petite salle sans place assise, c’était avec lui (j’avais réussi à me glisser au premier rang :-))

Jay-z aka mon tonton. Photo prise ici
Jay-z aka mon tonton. Photo prise ici

Mes cousins et cousines sont pareils, mettez du R’n’B à D. et regardez la apprécier, Edel lui aussi a pris son rôle de mentor très au sérieux, profitant de toutes les occasions pour me faire écouter de la musique. Je me rappelle encore de la playlist qu’il mettait tous les soirs pendant les vacances. Toujours la même, les morceaux sont gravés dans ma tête et je reconnais encore certaines chansons de cette playlist (mêmes celles dont je n’ai jamais su le titre). Aujourd’hui, je ne suis d’ailleurs pas étonnée de l’entendre et de particulièrement apprécier ce qu’il fait. On m’a d’ailleurs récemment demandé si c’est parce que c’est Edel ou si j’aime vraiment Snap Me a Selfie. Je pense que le début de cet article sur le pouvoir que la musique a sur moi, répond très bien à la question. De plus, Edel a ce timbre de voix et ce flow qui donnent vie à ses chansons. A chaque fois je suis scotchée. J’ai récemment lu un article qui disait de lui  » si le djo là tcha votre refrain à coup sur c’est la moOoOrt ». (si ce gars là prend votre refrain à coup sûre ce sera trop bien)

Edel K. sur Reverbnation
Edel K. sur Reverbnation

 

Vous pouvez croire que je vais bientôt en arriver à la partie où je vous dis que je joue très bien d’un instrument … Non, ce serait un énorme mensonge. Mais mes influences comme vous l’avez certainement deviné sont très diverses. Je suis une mélomane. Qui peut écouter du jazz puis de la coupé décalé, du hip hop puis des génériques de films d’animation. Ce qui est très surprenant c’est que un des rares critères pour que j’apprécie une mélodie c’est qu’elle me fasse voyager. Les rythmes lents doivent me transporter dans une bulle d’amour, de réflexion ou même de tristesse et les sonorités plus dansantes doivent me faire m’imaginer sur une piste de danse justement. J’ai par moment une chanson fétiche qui remplit ces deux critères. En ce moment c’est Adonai de Sarkodie et Castro. La chanson est en Twi et en pidgin. Le peu que je comprenais (les parties en pidgin) m’a interpellée et je suis allée chercher la traduction des paroles, je ne l’ai pas trouvée mais en gros Sarkodie et Castro chantent les bienfaits de Dieu et le remercie pour ses bénédictions « Baba God eeh, Baba you be too much ehh ». Depuis juin c’est mon hymne. A tel point que je rentre dans mon monde quand je l’entends. Je ferme les yeux et je chante MA chanson. Le morceau a connu un succès certain suite notamment à la disparition de Castro à la fin de l’été. Mais quand je l’entends aujourd’hui à toutes les fêtes je suis étonnée, je me demande comment diable ce morceau ne passait pas avant ? « Vous ne connaissiez pas ça ? »

Adonai by sarkodie & Castro. Photo prise ici.
Adonai by sarkodie & Castro. Photo prise ici.

C’est à ce moment que C. me reprend me rappelant que tout le monde n’a pas le même intérêt que moi pour tout ce qui vient du Nigeria ou du Ghana au point de follow les dj, les chanteurs et les producteurs afin d’être au fait des dernières sorties. En effet, certes je suis une vraie mélomane, incapable de vous dire quel style ou quel artiste lui plaît plus que les autres, mais disons que j’ai un peu plus d’intérêt pour les sonorités africaines, ouest-africaines précisément. Comme je vous le disais ici et aussi plus haut, ma mère en fière nigériane m’a très vite fait écouter Fela. Je pense d’ailleurs qu’une de mes premières phrases en anglais/pidgin était : « if you call am woman, african woman no go gree, she go say, she go say i’ll be lady oh ». Encore cet été lors d’un weekend en famille quand mes oncles se sont lancés dans un boeuf nous nous sommes très vite retrouvés entrain de jouer (chanter les choeurs pour ma part) Lady. Et même lorsque nous avons improvisé un duo, mon oncle M. et moi, c’était dans un style très « made in Lagos » lui avec sa voix grave de jazzman et moi très convaincue que je serai la prochaine tiwa savage avec les restes des après-midi passées avec mes grands-mères aux répétitions de leurS choraleS. Notez le pluriel et si vous pouvez, expliquez moi si c’est un truc de grand-mère, de grand-mère duala ou si c’est moi qui n’ait rien compris à la vie.

Fela, la légende. Photo prise ici
Fela, la légende. Photo prise ici

Hum, je commence à m’éloigner du sujet. Donc, c’est en tant que fan de Fela que je me retrouve sur les internets à … vadrouiller (eh eh ^^), attirée par les sonorités « différentes » de celles qui passaient en boîtes de nuit, ou sur les chaînes de musique mêmes africaines. A apprendre par coeur, l’hymne sud-africain par pu plaisir par exemple. Une fois de plus mon frère m’a été d’un grand secours, un jour il nous a emmenées ma mère et moi regarder un film sud-africain : My name is Tsotsi, vous avez deviné, il a ensuite acheté la B.O et me l’a faite écouter. Je crois que je l’ai encore d’ailleurs. J’ai ainsi fait la connaissance avec la musique urbaine sud-africaine. Millième coup de foudre de ma vie (un vrai coeur d’artichaut).

My name is Tsotsi - Photo de ce blog
My name is Tsotsi – Photo de ce blog

Avec le temps, il m’a été de plus en plus simple de suivre l’actualité musicale nigériane et ghanéenne plutôt que la sud-africaine ou (depuis quelques temps) l’angolaise. En sachant que pendant ce temps il fallait rester au fait de ce qui se faisait en Afrique centrale, où la musique urbaine a elle aussi émergé. Au Cameroun, les artistes rivalisent de talent, je vous ai parlé d’Edel mais la liste est longue, je ne citerai que mon chouchou Magasco Da Bamenda Boy, et je vous laisserai profiter de la Mboatape (volume 1 et 2), qui est pour moi une belle illustration de ce qui se fait au Mboa. Les gabonais, nos voisins ne sont pas en reste, j’ai découvert J-rio grâce à Mymou et quand je suis tombée sur la photo le soundcloud de Dastunnabeatz qui fait ses beats, j’ai décrété que c’était mon nouvel amoureux. Oui il m’en faut peu.

Mboatape 2 - photo prise sur Afrokanlife
Mboatape 2 – photo prise sur Afrokanlife

Le problème qui s’est posé : AUCUNE SOIREE ne passait toutes ces chansons, et je vous assure, à un moment on est content de faire sa playlist Youtube et d’apprendre à faire tous les pas de danse mais très vite il manque tout le reste : les amis avec qui ont fait le cercle, la touche personnelle du dj, l’ambiance même des soirées. Et quand on est comme moi, que l’on passe très vite du dodelinement de la tête à la « piche » (pas de danse) on se sent, comment dire frustré. Surtout que la musique c’est le partage. Ma distributrice attitrée de saveurs urbaines made in Africa, j »ai nommé la petite soeur de Mymou, aka le sucre de mon coeur, illustre très bien cette notion de partage inhérente à la musique : elle partage avec moi et tout le monde d’ailleurs, tout ou presque tout ce qu’elle entend. Comment mieux vous expliquer qu’en vous disant que pas plus tard qu’hier ou avant-hier elle disait sur Twitter qu’elle doit mettre ma playlist à jour sans que je ne lui ai demandé quoi que ce soit.

Je disais donc, il fût une période, où il n’était pas possible de n’écouter QUE de la musique urbaine africaine en soirée. Puis il y a eu avec l’azonto et les P-Square une « mode », de plus en plus de personnes se sont intéressées, de plus en plus de dj ont fait l’effort. Mais, j’ai eu l’impression qu’ils se sont contentés de surfer sur la vague, en ne passant que certaines chansons, par prudence ou parce qu’ils connaissent leur public et qu’ils savaient qu’il ne fallait pas trop leur en demander proposer… En tout cas, l’été dernier enfin, elle a eu lieu, la première soirée sur Paris durant laquelle j’ai dansé sur de la musique urbaine nigériane, ghanéenne, angolaise, sud-africaine, ivoirienne et même mozambicaine il me semble : la FASHIZ’ PARTY. Je ne vous en dirai pas plus.

 

Première Fashiz'Party le 5 juin dernier. Photo de Trace TV
Première Fashiz’Party le 5 juin dernier. Photo de Trace TV

Quoi ? Non, je ne m’en vais pas, je rigolais, je vous raconte. J’ai assisté aux deux premières éditions. La toute première, beaucoup d’appelés, peu d’élus ou du moins peu y ont cru (nous étions quand même un bon nombre mais les éditions suivantes ont enregistré des records d’affluence), j’y étais avec Nuby et Mymou, on ne voulait plus rentrer. Je crois que je n’ai pas pleuré de joie parce que j’étais occupée à danser. Je n’ai pas arrêté de danser soit dit en passant, j’étais heureuse comme une petite fille dans une boutique de bonbons, comme C. et Mymou dans un magasin de chaussures. J’ai découvert des chansons, chose qui ne m’était jamais arrivée en soirée du moins en matière de chansons africaines. En effet dans les soirées, on ne passe que des morceaux qui sont déjà des tubes ici ou qui sont appelés à tourner, pendant la Fashiz’ certaines chansons vous ne les entendrez nulle part ailleurs si ce n’est à Lagos, Douala, Accra, Capetown ou autre, en tout cas vous ne les entendrez pas tout de suite ! Le plus : pas de chichi de tenue de soirée, d’obligation de robe moulante et talons de 15, vous venez pour « kiffer » votre soirée, vous vous habillez comme vous voulez !! Vous ne me croyez pas ? Rendez-vous le 11 avril, à la prochaine Fashiz’ Party. Si vous ne passez pas une bonne soirée, Mymou me donnera un gage.

 

La prochaine Fashiz' Party
La prochaine Fashiz’ Party

Vous savez maintenant à peu près tout sur moi, musicalement parlant : ce que j’aime, ce que j’écoute, ce que je danse. Et si vous m’en disiez plus sur vous, vous êtes plutôt Jazz comme mon père ou R’n’B comme Mymou et C. ? D’ailleurs Mymou vous propose de découvrir sa playlist Love. Notez que le Club des Cotonettes est devenu curator chez Mister en Mode (si vous faîtes attention à la photo de la Fashiz’ Party ce nom vous dira quelque chose ;-))

Bisous

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S. - Rédactrice Lifestyle

Après avoir vadrouillé dans les rues parisiennes je suis de retour en Afrique. Ce qui fait de moi une "Repat" (personne ayant vécu à l'étranger et de retour dans son pays d'origine) ! C'est maintenant à Douala, Lagos et toutes les villes d'Afrique que je vous emmène en balade. Curieuse et un brin aventurière, la nailista que je suis partagera avec vous toutes ses découvertes : les gourmandes, les virtuelles et celles de la "vraie vie".

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