Book Club des Cotonettes 6: Planète à louer de Yoss

Ce mois, nous sommes restés sur Cuba pour le choix de roman de science-fiction d’un auteur afro-latino: « Planète à louer » de Yoss. La quatrième de couverture m’a tout de suite plu parce que c’est tout ce que j’aime dans la science-fiction: les relations entre les extra-terrestres et les hommes.

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Book Club des Cotonettes – Planète à louer de Yoss

« Toute ressemblance entre la Cuba des années 1990 et cette terre du XXIe siècle est purement intentionnelle » 
Dans un futur indéterminé, une guerre nucléaire totale est sur le point d’éclater. Afin de sauver la Terre, des espèces extraterrestres en prennent possession, après avoir fait montre de leur force en annihilant l’Afrique. Ils y imposent des règles draconiennes visant à rétablir l’équilibre écologique. Un siècle plus tard, notre planète est redevenue un paradis, un « monde souvenir », où les riches xénoïdes viennent faire du tourisme. Mais derrière l’image d’Épinal, les conditions de vie des Terriens sont loin d’être idylliques. Buca, la prostituée, Moy, l’artiste métis ou Alex, le scientifique de génie, tous n’aspirent qu’à une seule chose : fuir… partir… s’exiler… quitter la Terre… par tous les moyens !

Book Club des Cotonettes – Planète à louer de Yoss : La revue

Après le Contact entre les extra-terrestres et les humains, les choses ont beaucoup changé. Comme d’habitude, les premiers à mourir dans le film sont les Africains, même dans la science-fiction ? C’est assez affligeant mais prévisible. Pour tout le reste, on découvre un monde totalement différent. Les villes du monde ont été rebaptisées (« Nouvelle Miami, Nouveau Paris…), les gens parlent une langue universelle, il y a une seule monnaie (le crédit) et les humains vivent sous domination Extra-terrestre.

Le roman est divisé en plusieurs petites nouvelles qui ont un fil directeur: les personnages se connaissent ou se sont déjà rencontrés. Chacun d’eux va nous permettre de découvrir plusieurs aspects de cette vie sans espoirs et pleine de cynisme.

On passe de la jeune femme prostituée qui essaie de trouver un moyen de s’exiler de la terre pour un sursis de quelques années (elle est destinée à porter les oeufs d’un extra-terrestre), à l’artiste contraint de mourir et se faire cloner tous les soirs devant un public toujours plus assoiffé d’exotisme, au sportif qui sacrifie sa vie entière pour avoir la possibilité d’être sélectionnée par l’équipe extra-terrestre. D’autres ont compris qu’au milieu de ce chaos, il faut savoir tirer son épingle du jeu en profitant du système pour se servir et espérer adoucir un peu leur morne vie.

Tout ceci nous rappelle des réalités qui ne sont pas si loin de ce que l’on vit aujourd’hui dans certains pays neo-colonisés par l’Occident Tout-Puissant. Je n’ai jamais vécu à cuba, mais de ce que j’ai pu lire et voir, le contexte de ce livre n’est pas trop différent de la vie réelle. Beaucoup ne rêvent plus que de s’exiler au Nord sans assurance.

La nouvelle que j’ai le plus aimée est celle sur « Les règles du jeu ». On y lit le monologue d’un vieux sergent de La Sécurité Planétaire, rompu à l’exercice difficile d’équilibre entre sens moral et instinct de survie dans un milieu hautement corrompu. Il conseille la jeune recrue fougueuse qui l’accompagne, comme pour passer le flambeau et lui éviter de futures déconvenues.

« Tout citoyen honnête en apparence enfreint la loi, d’une manière ou d’une autre.(…). Nous nous assurons que la petite marge d’illégalité dans laquelle nous vivons tous reste sous contrôle, à un niveau acceptable pour tout le monde. »

On y lit aussi un extra-terrestre de la race la plus cruelle avoir un soupçon de sentiments humains de compassion.

Le livre est très noir finalement parce que, bien que décrivant un monde fictif futuriste, il reste très contemporain.

Je vous laisse avec notre petite sélection de livres de littérature Afro proposés dans le cadre de ce Book Club (voir le coin shopping) et le lien vers les revues des livres précédents.

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Besos!

L.

Lydvina - Rédactrice Lifestyle

Avec plus de 8 ans de blogging dans le compteur, je constate que la petite bourse n'empêche pas le bel art de vivre à la française ! C'est ce que je vous démontre en partageant mon carnet de sorties culturelles, les bonnes adresses restaurants, les expositions à voir ou les livres à dévorer sur les terrasses de café.